Festival Mawazine

Publié le par nawel



STEVIE WONDER ET ALICIA KEYS AU FESTIVAL MAWAZINE DE RABAT :
 

Stevie Wonder et Alicia Keys sont les vedettes américaines de la 8e édition du festival Mawazine Rythmes du Monde qui s’achève ce samedi à Rabat.

Hier, les deux stars ont fait face à la presse et ont raconté, chacun à sa façon, une tranche de leur vie entièrement consacrée à la musique.

RABAT (Maroc) - Une rencontre avec Stevie Wonder, c’est un véritable parcours du combattant. Tout un protocole a précédé l’arrivée de la méga star de la chanson afro-américaine. Hier, les dizaines de journalistes présents dans la salle de conférence de la Villa des Arts, à Rabat, ont du poireauter pendant plus de trois quarts d’heure avant d’avoir le privilège de poser leur question au célèbre chanteur et compositeur.

La rencontre, prévue à 11h, n’a démarré que 45 minutes plus tard. L’attente a été longue, mais cela en vaut la peine. Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre le grand Stevie. Des consignes sont répétés à l’envi aux journalistes : ne prenez pas de photos, éteignez vos portables, s’il vous plaît ! Les caméras de télévisions, marocaines et étrangères, sont placées au fond de la salle. Le décor est planté, les choses sérieuses peuvent commencer.

L’auteur de « I just call to say I love you » apparaît sous les applaudissements des journalistes dont on se demande s’ils sont des reporters ou des admirateurs. Le chanteur (non voyant depuis son enfance) est tout radieux dans son ensemble lin vert clair, ses lunettes noires et sa chaîne autour du cou. A sa droite, sa fille Aïcha, une souriante jeune femme aux cheveux longs, « pleine de talents et qui a une belle voix », selon son père. Autour de lui, une garde rapprochée un peu nerveuse, l’œil vigilant, l’oreillette bien en place et le regard dissuasif. Contrairement aux malabars qui veillent sur la sécurité, Stevie Wonder affiche un grand sourire et arbore un air sympathique, cool, décontracté. « Arrêtez de m’appeler Mister Wonder ! Dites tout simplement Stevie... », plaisante-t-il à l’endroit des journalistes, suscitant des éclats de rire dans la salle. Il a même chantonné « Happy birthday » pour un confrère marocain dont ce jour était l’anniversaire de sa maman.

Pour sa première visite au Maroc, le chanteur est visiblement heureux. « Il y a des endroits sur terre où l’on sent la paix, l’harmonie et la joie de vivre. Et j’adore visiter des pays comme ça », explique-t-il. Ce samedi soir, il va donner un concert, le clou de la 8e édition du festival Mawazine Rythmes du Monde qu’accueillait Rabat depuis neuf jours.


LE COMBAT DE MARTIN LUTHER KING

Stevie Wonder (de son vrai nom Steveland Judkins, rebaptisé Steveland Morris après le remariage de sa mère) a commencé à chanter dès son adolescence. Depuis une quarantaine d’années, il parcourt le monde, semant ses mélodies et distillant son message « peace and love » (paix et amour). « Si nous sommes sur cette terre, c’est grâce à l’amour qui nous lie à la vie et nous permet d’entretenir l’espoir. Tant qu’il y a l’amour, toutes les portes seront ouvertes sur de nouvelles opportunités. On n’a jamais trouvé de solutions avec la haine », philosophe ce poly-instrumentiste qui joue des percussions, de l’harmonica, et surtout du piano. La condition des Noirs aux Etats-Unis et leur émancipation ont toujours occupé une bonne place dans ses textes. Et lorsque, le 4 novembre 2008, les Américains ont porté à la tête des Etats-Unis un président Afro-Américain en la personne de Barack Obama, il a vécu ce moment comme une date symbolique qui, selon lui, va marquer l’Histoire durablement et bouleverser le cours des événements. « J’ai perdu ma mère en 2006. Et je suis certain que là où elle est, elle doit être fière et heureuse de savoir qu’un Noir dirige les Etats-Unis. La victoire de Obama est d’autant plus importante qu’il a fait déchanter tous ceux qui, pendant sa campagne, ont échafaudé toutes sortes de combines pour le discréditer aux yeux des Américains. Ceux-là ignorent les nouvelles réalités du monde car, désormais, les gens veulent voir les choses évoluer, ils sont friands de changements », analyse-t-il.


Il a de quoi être fier lui dont le tube « Happy birthday to you », dédié à Martin Luther King, dans lequel il réclamait un jour férié en la mémoire du célèbre révérend noir, a presque poussé le président Ronald Reagan à prendre une telle décision en 1986. Et depuis, le troisième lundi de chaque janvier est choisi pour rendre hommage à l’auteur de la célèbre phrase « I have a dream » (j’ai fait un rêve). Lui qui est né un 13 mai 1950 dans le Michigan, en pleine période de ségrégation raciale, est fier d’avoir contribué à la réhabilitation de Martin Luther King. Son engagement l’a rapproché d’autres « freedom fighters » (combattants de la liberté) comme Bob Marley dont il a repris la chanson « Jammin’ » revu et corrigée sous le titre de « Master blaster » ; Ou une légende vivante comme Nelson Mandela rencontré en Afrique du Sud, lors d’un voyage qui l’a profondément marqué. Ses voyages dans les pays africains, dont le Sénégal, lui ont toujours laissé des souvenirs impérissables. Et lorsque nous nous sommes identifiés comme journaliste sénégalais, il nous a tout de suite lancé un « nanga def » (comment ça va, en wolof) plein d’accent, mais qui renseigne bien sur son attachement à ce continent, « berceau de l’Humanité ».

Pour clôturer la conférence de presse en beauté et donner un aperçu de son spectacle de ce samedi soir, Stevie Wonder s’est saisi de son piano et a interprété « My chérie amour », un vieux tube qui date de 1969. Une voix et des airs qui ont replongé l’auditoire dans la glorieuse épopée musicale de Tamla Motown avec des légendes comme Smokey Robinson, Diana Ross ou Marvin Gaye. Magique !


Quelques heures après Stevie Wonder, dans la même salle, une autre pop-star américaine, la séduisante Alicia Keys, s’est prêtée au jeu des questions réponses. Sa carrière musicale, sa passion pour le cinéma, son enfance, sa jeunesse à New York, sa mère qui l’a initiée à l’art, son amour pour les enfants dont elle veut protéger l’innocence..., tout y est passé. Elle aussi se dit fière de l’élection de Obama comme président des USA. Le jour du vote, elle voyageait avec un ami. « Nous suivions minute par minute le décompte des voix. Et alors que l’avion a atterri, nous avons appris que Obama a gagné. C’était merveilleux, j’ai vécu un sentiment surréaliste, un moment extraordinaire que je n’oublierai jamais », raconte-t-elle. Cette chanteuse au grand cœur, qui adore les musiques de Youssou Ndour, Oumou Sangaré et Angélique Kidjo, mène un combat pour atténuer la souffrance humaine, surtout celle des enfants. Elle milite dans une association dont le nom est tout un programme : « Keep the children alive » (garder les enfants en vie). Hier soir, son concert sur la scène de OLM Souissi, à Rabat, devant des milliers de fans, a été époustouflant.








DE NOTRE ENVOYE SPECIAL MODOU MAMOUNE FAYE


Publié dans DIVERS

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